In memoriam Claude Courvoisier

 

Claude Courvoisier nous a quittés le lundi 15 février au matin. Pour les jeunes générations de collègues qui ne le connaissent que de réputation, il a incarné jusqu’à son départ en retraite (terme qu’il détestait, il adorait se qualifier de « pensionné »), en 2002, et même après, la faculté de droit de Dijon aux yeux de tous les collègues français. Il faut dire qu’il y a fait toutes ses études et sa carrière, hormis un passage de 2 ans à Poitiers, après son agrégation en 1966.

C’est à son retour, en 1968, qu’il prend la direction du centre d’étude et de recherche politiques (CERPO), qui avait été fondé et dirigé depuis 1959 par son maître Léo Hamon. Centre qu’il dirige pendant 33 ans, et grâce auquel, en collaboration avec des amis et collègues, il organise des colloques, plus particulièrement d’histoire constitutionnelle, qui font toujours référence.Il a aussi encadré les thèses, entre autres, de Marie-Claire Laval-Reviglio, Françoise Naudin-Patriat, Claude Patriat, Christophe Boutin, Benoît Mercuzot,  Maxime Dury, Patrick Charlot, Elsa Forey, Bernard Quiriny…Ses cours de droit constitutionnel et d’histoire des idées politiques ont marqué des générations d’étudiants qui ont découvert, grâce à lui, les penseurs utopistes et ses relectures de Rousseau et de Marx.

Nul besoin d’évoquer ici ses écrits, dont tous ceux qui les ont lus ont toujours été frappés par ce style si élégant, si précis, peu courant chez les juristes. 

Ceux qui l’ont côtoyé gardent en mémoire son humour caustique, corrosif, l’immense curiosité intellectuelle dont il a fait preuve jusqu’au bout, et son extrême attention aux autres.

Nous lui devons tous énormément.